Literature In Los Angeles

Archive for November, 2010|Monthly archive page

JEFF

In POETRY on November 17, 2010 at 12:33 am
If I could only work this life out my way
I’d rather spend it being close to you.

Carole King, So Far Away
 

“It takes two to tango.”

You say that and I wake up.
It’s the first time I come back from a dream with a flavor.

Your big pink tree and its flavor.
On my belly. Under my fingers. Between my lips.
On the skin my tong can taste your absence on a little more.

“Knowledge is pain. Magic is freedom.”

A million crystal shower to ash our last dinner into tears.
I close the door, lit the candle, and a steamy river bursts all the banks of the prison you slaked my slavery with.

I know I chose you because of her.
Of the rough hands that fed my nights with honey
of the blonde hair that sang my earliest prayers
of the invincible smile that no black angel could ever make me kiss goodbye.

“I adore you.”

I couldn’t tell you that I love you.
It’s because I know you can’t.
It’s too much money, too much women.
You’ve got too much – and never enough.

And never enough
I will hear your voice.
Feel your coldness.
Melt your worlds.

Back in my bedroom
the mirror of my mistakes
holds your hands out to me.
Hands I would kiss hold and pray.
Hands I would hide under a coat of lies
to cover all the winter illusions of this warm, far sundown.

“It takes two to tango.”

And a lifetime of starless nights to get out of ours, Jeff.
A million skies have fallen on our dance.
Still, we’ll look for the freedom of its magic
in every other step we take.

Story by Liliana Isella.

 

ONE NIGHT IN PARIS

In LITERARY FICTION on November 10, 2010 at 11:54 am

La nuit étoilée, Vincent Van Gogh, 1888

Paris, nuit du mois d’aout, plein été. Te voilà toi, ton t-shirt blanc froissé, ton pantalon beige et tes vieilles baskets, ta silhouette qui reprend place dans mon espace exigu. Tard dans la nuit, encore une fois, comme si les moments que nous vivons ne pouvaient exister que dans ces heures où le monde s’arrête, une parenthèse dans nos deux vies si différentes, une sorte de songe que le matin dissipe.

Ton flot de paroles, pour raconter, pour dire, la guitare maintenant, ta sœur que tu défends comme un chevalier des temps modernes, le travail et l’envie de bien faire avec des rêves en ligne de mire, ne jamais oublier les rêves, accroche toi, c’est bien comme ca, vas-y. Et des questions toutes nouvelles, aussi, que tu m’adresses comme si tu me voyais pour la première fois. « On dirait que tu as dix-sept ans », murmures-tu. Nos corps sont alors des carapaces inutiles car l’âge, comme l’enfer, c’est les autres qui le déterminent.

Allongés sur le lit, fenêtre ouverte, le cri des mouettes égarées dans la ville vient percer un silence noir, un peu de mer à Paris. Te caresser dans ce noir, juste tes mains avec mes mains et nos jambes entrelacées comme jamais. Ton corps qui me cherche, qui en redemande, tes doigts agrippés à mes cheveux, oui prends moi comme ça, caresse mes fesses, tiens moi par les hanches, oblige moi à te prendre aussi et jusqu’au bout. Et, plus tard seulement, nos bouches qui s’effleurent. Jamais baiser n’aura été plus tendre, plus intense que celui-là.

Tu dis que j’ai un grain, que tu ne m’aimes pas pour ça, mon grain de peau oui tu l’aimes et ma bouche surtout, c’est elle qui t’amène là, rien qu’elle, les mois, les années passent, je te cherche et tu me chasses et puis tu reviens quand l’été fait le vide autour de toi. Petite injection de toi, une petite dose, rien de mortel, quantité infime et bien plus perverse car elle empêche le sevrage. Tu l’as dit d’ailleurs, que tu allais « achever la bête » par tes silences, et tu sais qu’en revenant tu décides de lui infliger un nouveau supplice. « Je profite de toi », dis-tu, comme si j’étais un être à ta merci. C’est ce que tu n’as pas compris, je ne suis pas une victime, je ne subis rien, tout ce que l’on vit je le veux et c’est parce que je le veux que tu échoues dans mes bras. Tu ne me prives de rien, tu ne me fais pas de mal, tu réponds au besoin que j’ai de toi et je fais de même, d’une autre façon, on se trouve et le hasard n’y est pour rien. 

Voilà une autre nuit volée au temps qui passe, celui de tes vingt ans, celui de mes trente, oh temps suspends ton putain de vol, je m’arrête là et toi tu accélères, on se retrouve à deux dans la trentaine heureuse, on se marie et on fait des enfants qui ne nous ressemblent pas, sauf pour ta fougue et pour ma détermination.

Ce qui est atroce, après, et que je ne mesure jamais assez au moment où nous nous vivons dans la nuit, c’est le manque qui va s’ensuivre. Elle est là, la vraie blessure, dans ces heures qui viennent lorsque tu n’es plus là, alors que tu as rempli mes veines ma peau mon ventre mes yeux de toi. Elle me déchire les entrailles, elle gicle sous mes paupières, elle griffe tout ce que j’ai de plus beau, tout ce qui m’est cher, elle l’annihile. Je suis une ombre dans la lumière crue du jour, je marche, respire, bouge, parle, enveloppe vidée qui voit ta silhouette partout dans la ville, dans chaque rue que j’aborde, dans les cafés où je me pose, les cinémas où je suis censée me distraire ; la table où j’ai déjeuné, tu étais là, à mes côtés, avec ton t-shirt froissé, ton pantalon beige et ton sourire carnassier. Le manque pourrait alors me faire hurler.

Viendra le moment où cela cessera, ce n’est qu’une question de temps, encore une fois.  Toutes les fleurs, même les plus coriaces, finissent par faner. Peut-être parviendras-tu enfin, d’un simple geste, d’un seul silence, à couper les racines de cet amour tordu. En attendant ce moment-là, je veux voler à ce temps qui ne fait que passer toutes les nuits à venir, avec les jours qui restent.

Story by Alice Sienna.

AMSTERDAM

In POETRY on November 8, 2010 at 6:56 pm

Photo by Peter Lindbergh

Se nel tuo respiro
c’e` ancora un silenzio
per la nostra luna

se fra le pieghe del vestito
c’e` ancora spazio
per il suo primo raggio di sole

se nell’ombra dei tuoi pensieri
risplende ancora l’attimo
per i nostri passi fra le onde

non spegnere l’attesa sul mio sorriso
non lasciare la mano del nostro destino
non abbandonare le fila della nostra canzone.

Poem by Liliana Isella.

MISS JUNK

In LITERARY FICTION on November 1, 2010 at 7:23 pm

Natja Brunckhorst

God, take my will and my life.
Guide me in my recovery.
Show me how to live.
Amen.
3rd Step Prayer

From Miss Junk’s fb chat:

♠: Hello beautiful, how r u?

: Hello doll… how are you?

♠: I’m ok… u?

: Kind of….

♠: …so, Rich Rod wanna fuck you, huh?

: I… don’t know….

♠: He DOES.

: He only asked for my phone number….

♠: I know he wants to fuck you.

: he just texted me last wed to ask if I was the one who told him of a video where there’s nothing but someone walking.

♠: what an excuse.

: no. it’s not. friday at dinner after the meeting I told him about Wrong, the new Depeche Mode video… it’s amazing. He remembered that and thought the other video was my suggestion as well, I guess….

♠: men in DAA are horny bastards.

: …?!?…

♠: You’re a hottie. Everybody in DAA wants to fuck you.

: …are u sure he wants to fuck me?

♠: he said so. when you left dinner he said in front of everybody “I know you all saw me asking the number to a newcomer and that’s TOTALLY NOT OK BUT she is so smart and funny….”

: …well, he is not my type and I have someone else in mind anyways….

♠: do you like someone in Drug Addicts Anonymous?

: kind of :)….

♠: who?

: The Prophet….

♠: oh, the prophet would definitely fuck you.

: really?!?

♠: yes

: how do you know that?!?

♠: we are good friends.

: …oh, so he told you he likes me :)?!?

♠: No. but I won’t tell him. don’t worry.

: …I’m not worried… just curious… how do you know he likes me :), then?

♠: I know ‘cause he tried to fuck me too.

: …

♠: for two years.

: …

♠: …but I have a little obsession on The Tortured Brain instead.

: …and… he wants to fuck you too….

♠: no. we are friends.

: well, you were friend with the prophet too and….

♠: The Tortured Brain is different. he’s so intellectual. so machiavellian.

he just went through a tough break up.

: so, maybe he’ll try to fuck you soon, right?

♠: hey, they are not all like that. he’s not. we used to chat a lot and then I gave him my number and he backed off.

: good for you. you picked a good one.

♠: The Prophet is good too.

: well, it’s hard to believe so, after what you told me….

♠: hey, he stopped asking me to fuck.

     he’s good now.

: …did you tell your sponsor about the prophet?

♠: no way! they are good friends. they’ve been in DAA together for like 15 years or so.

they got clean at the same time I think.

: I cannot believe your sponsor has 15 years under her belt… she’s always crying over the smallest shit… what a drama acidhead… is she any good?

♠: at fucking for sure.

: ….excuse me?!?

♠: she shares about it at meetings sometimes. she slept with a lot of fellows in DAA before marrying The Emperor.

she says she had to fuck no matter what. it was kind of compulsive, you know….

We’re addicts. that’s it. that’s all.

: you’re not even 19 yet – the prophet tried to fuck you when? when you were 17?

♠: 17 and loaded.

: did he know that you were still using?

♠: yup

: …and, what did he say?

♠: he said being loaded was ok.
  as long as we could have sex.

Story by Liliana Isella.

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